La correspondance de Charles de Foucauld avec Henry de Castries s'étend sur quinze ans, depuis l'ordination sacerdotale du Père de Foucauld (1901) jusqu'à la mort de celui-ci (1916), années sahariennes de Beni Abbès et de Tamanrasset, années spirituellement les plus épanouies et les plus créatrices du Bienheureux. Cette correspondance s'ouvre avec le plus précis, le plus beau récit que Charles de Foucauld a donné de sa conversion (1886), récit qu'il confie à un ami très cher et très estimé. Elle révèle les conditions concrètes de la vie qu'il a menée au désert, non pas en ermite, mais en être relationnel ouvert à de multiples rencontres et en savant linguiste et ethnologue.\n\nSi nous n'avons pas les lettres d'Henry de Castries, la personnalité et la stature scientifique de celui-ci se découvrent à travers cette correspondance : un explorateur, historien, spécialiste de l'Islam (il vient de publier L'Islam, livre qui fait aussitôt autorité et demeure aujourd'hui, plus que jamais, d'actualité). Charles de Foucauld a trouvé, dans son ami Henry de Castries, un interlocuteur avec qui l'échange est d'emblée de haute volée. Cette correspondance se termine par la publication - restituée - d'une longue lettre écrite par Charles de Foucauld à René Bazin quatre mois avant sa mort, lettre où il est tout particulièrement question, d'une part de son attitude envers l'Islam, et d'autre part de son désir intense de faire naître des vocations de «défricheurs évangéliques». Elle est présentée et mise en texte par Brigitte Cuisinier et Jean-François Six, historiens, spécialistes de Charles de Foucauld. Une première édition, en 1938 (Grasset), avait été réalisée par Jacques de Dampierre, fils adoptif d'Henry de Castries.\n\nÉpuisée depuis longtemps, elle peut, aujourd'hui, être reprise et augmentée grâce à la famille d'Henry de Castries et tout particulièrement à son arrière-petite-fille, Aymardine Matray de Dampierre. Charles de Foucauld est un militaire français devenu voyageur, homme de lettres, puis moine. Il fut assassiné dans son ermitage au fin fond du Sahara. Béatifié, il est l'un des saints français les plus connus et les plus aimés.