Au IVe siècle, une fois que l'Empire est devenu chrétien, un certain nombre de chrétiens sont partis visiter les lieux saints. Le premier récit dont nous disposons et qui emploie le terme de « lieux saints » est celui du Pèlerin de Bordeaux. Nous avons aussi le récit d'Égérie, qui est resté célèbre et qui décrit la célébration des fêtes pascales à Jérusalem. Ce pèlerinage en Terre Sainte est animé par le désir de rencontrer Dieu, de mieux le connaître à partir des sites où il s'est manifesté tant dans l'Ancienne que dans la Nouvelle Alliance. Il exprime aussi l'idée que nous sommes des pèlerins sur cette terre. Pour ceux qui ne peuvent partir, les labyrinthes des cathédrales fourniront ensuite un substitut de pèlerinage
Les conditions de ces pèlerinages sont diverses, comme nous le précise Ulrich Fellmeth et, grâce à un cahier iconographique, il nous permet de mieux entrer dans cet univers des premiers pèlerins. Peu à peu des guides existent pour ces pèlerinages.
Toute une géographie ecclésiastique se met également en place comme l'explique Pierre Maraval, qui a écrit le livre de référence sur Les Lieux saints et les pèlerinages d'Orient [1], ainsi que le recueil des Récits des premiers pèlerins chrétiens du Proche-Orient (IVe-VIIe siècles) [2]. L'empereur Constantin y joue un rôle de premier ordre, en faisant construire ses célèbres basiliques : celles du Saint-Sépulcre, de Bethléem, de Mambré…
Jean Cassien, qui est peut-être provençal, fait partie de ces pèlerins. Il est parti jeune en Palestine, mais pour mieux vivre la sequela Christi, il a été amené à passer un certain nombre d'années dans le désert d'Égypte. De retour dans le Sud de la Gaule, il y a implanté à Marseille et à Lérins le monachisme qu'il avait connu en Égypte.
Sans présenter une région comme telle, ce numéro sur les pèlerinages à l'époque patristique nous conduit vers la Palestine et en particulier vers Jérusalem.
Nous remercions Franz Mali, qui a organisé à l'Université de Fribourg, la Journée d'études sur les pèlerinages dont ce numéro se fait l'écho.
Marie-Anne VANNIER
[1] Paris, Cerf, 1985.
[2] Paris, Cerf, 1996.
