Depuis quelques années, les écrits apoÂcryphes susÂcitent un intérêt croissant. II est vrai que l’accès aux sources y a larÂgement contribué, en parÂtiÂculier la publiÂcation des deux volumes de la Pléiade consacrés aux Écrits apoÂcryphes chréÂtiens. Récemment, l’attention a été portée sur l’Évangile de Judas. C’est ce texte que préÂsente en ouverture Bernard PouÂderon, monÂtrant qu’il s’agit, en fait, d’un écrit gnosÂtique. Jeannine Siat étudie ensuite la difÂféÂrence entre évanÂgiles canoÂniques et évanÂgiles apoÂcryphes, souÂliÂgnant que les preÂmiers optent pour la sobriété, l’objectivité, alors que les seconds foiÂsonnent en récits merÂveilleux. Le recours à l’imagination y est omniÂprésent. RapiÂdement, les Pères ont élaboré des criÂtères pour disÂtinguer les écrits canoÂniques des apoÂcryphes. Nous les dégaÂgerons à partir de la Lettre festale 39 d’Athanase d’Alexandrie et du De docÂtrina chrisÂtiana d’Augustin prinÂciÂpaÂlement. FinaÂlement, Marlène Kanaan nous introduit à un texte oriÂginal et peu connu du Moyen Âge : Le Roman de Barlaam et de Joasaph, conservé à Balamand, et qui est une adapÂtation chréÂtienne d’une légende indienne. On peut le classer au nombre des apoÂcryphes tardifs.\nDans un deuxième temps, JacÂqueline Amat, spéÂciaÂliste des songes, nous propose une réflexion très dense sur les songes et visions comme catéÂgories litÂtéÂraires ou expéÂriences spiÂriÂtuelles. Puis Patrick LauÂrence s’interroge sur le statut du priscillianisme.\nCe numéro de ConnaisÂsance des Pères de l’Église, qui reprend une partie des RenÂcontres natioÂnales de patrisÂtique de CarÂcasÂsonne de 2007, est oriÂginal. II traite à la fois les apoÂcryphes et les visions, qu’Augustin a classées en trois catéÂgories (corÂpoÂrelle, spiÂriÂtuelle et intelÂlecÂtuelle). Il pose le proÂblème du canon des ÉcriÂtures et de l’expérience spirituelle.\n\nMarie-??Anne VANNIER