Les RenÂcontres NatioÂnales de PatrisÂtique de CarÂcasÂsonne, fondées en 1988 par l’ADREUC (le Conseil général de l’Aude) avec André Bonnery de l’Université de ProÂvence qui les anime touÂjours et qui a fait appel à Paul Force de l’Université de TouÂlouse et à Mgr Victor Saxer de l’Institut archéoÂloÂgique ponÂtiÂfical, auxÂquels s’est joint François Heim, ancien doyen de la Faculté de Lettres clasÂsiques de l’Université Marc Bloch de StrasÂbourg, ont été et sont l’un des hauts lieux de la patrisÂtique. Or elles ne sont pas touÂjours assez connues. Elles rasÂsemblent, au début de chaque été, dans le majesÂtueux cadre médiéval de l’ancienne cité de CarÂcasÂsonne, bon nombre de patroÂlogues et de perÂsonnes qui appréÂcient les Pères, dont la parole retentit jusqu’à nous.
Chaque année, un thème difÂférent sert de base de travail à la session , au colÂloque, qui est à la fois un lieu de forÂmation et d’échanges, dans une grande liberté et conviÂvialité, à laquelle contribue larÂgement Maïté PelÂlizzari, cheÂville ouvrière de ces renÂcontres. L’été dernier, le thème retenu était : Le culte des reliques au Iv e siècle. Si le lien avec la patrisÂtique n’apparaît pas d’emblée, il n’en est pas moins important, dans la mesure où le IV e siècle a jusÂtement été un tournant avec la découÂverte de la Croix par Hélène, la mère de l’empereur Constantin, comme le montre magisÂtraÂlement Pierre Maraval. Le temps des martyrs est terminé, nais le témoiÂgnage de foi qu’ils ont donné, en étant en quelque sorte assiÂmilés à la Passion du Christ, en attendant de l’être à sa RésurÂrection, demeure et, c’est sur leurs reliques que les églises et les villes sont construites, comme l’expliquent François Heim, André Bonnery et Jean-??Pierre Weiss. On en trouve égaÂlement un écho dans l’iconographie avec l’article de Mireille Mentré et dans le marÂtyÂrologe, avec MatÂthieu Smyth. C’est la comÂmunion des saints qui est, alors, mise en éviÂdence. Le pape Damase a organisé le culte des martyrs, comme l’explique Jeannine Siat, à partir des insÂcripÂtions qu’elle a larÂgement étuÂdiées et qui sont autant de chants de Résurrection.
C’est, en effet, toute une théoÂlogie de la RésurÂrection qui se dessine à travers le culte des reliques. Cette théoÂlogie de la RésurÂrection. S. Augustin l’a remarÂquaÂblement déveÂloppée à la fin de sa vie, ce que nous nous sommes attachés à montrer. ImméÂdiaÂtement, il était assez réticent face au culte des reliques. Il lui a fallu difÂféÂrents témoiÂgnages, dont celui des martyrs scilÂliÂtains que Paul-??Irénée Fransen nous fait découvrir, pour reconÂnaître, un peu comme VigiÂlance de CalaÂgurris que Paul Force étudie avec finesse, le bien-??fondé du culte des reliques des martyrs et proÂposer, à partir de là , une théoÂlogie de la Résurrection.
II est bon de redéÂcouvrir aujourd’hui cette théoÂlogie dans son contexte. Aussi sommes-??nous heureux de publier les Actes de ces RenÂcontres, qui se font l’écho d’une partie de l’approfondissement patrisÂtique qui se réalise en France. en attendant la session de juin proÂchain qui sera consacrée aux biographies.
Marie-??Anne Vannier