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Numéros de Connaissance des Pères de l’Eglise

Connaissance des Pères de l'Église n°74

La Prédication

Collectif (Auteur)

\nLa pré­di­cation est inhé­rente à la nature du chris­tia­nisme et elle constitue l'Église. Jésus l'a inau­gurée en quelque sorte, en prenant le relais des pro­phètes, en faisant connaître la Parole même du Père, en expli­quant les Écri­tures… A la Pen­tecôte, les Apôtres, qui avaient reçu la parole du Christ, ont com­mencé à la trans­mettre à leur tour. Leurs suc­ces­seurs, les Pères de l'Église, qui ont su faire leur la Parole de Dieu, l'ont inter­prétée sous la mou­vance de l'Esprit Saint et ont ainsi contribué à la construction de leurs com­mu­nautés et, par là, de l'Église. Au IV° siècle, cer­tains d'entre eux ont été des vir­tuoses dans le domaine de la pré­di­cation. Il n'est qu'à penser aux Cap­pa­do­ciens, à S. Jean Chry­so­stome, à S. Cyrille de Jéru­salem, à S. Ambroise, à S.Augustin, pour n'en citer que quelques-??uns…
Le plus illustre pré­di­cateur est cer­tai­nement Jean Chry­so­stome, qui, comme le montre Lau­rence Brottier, a su réa­liser le tournant de l'éloquence païenne à l'éloquence chré­tienne, en déployant les richesses de la Parole de Dieu et en sachant s'effacer devant la Parole qu'il annonçait. Dans le même temps, d'autres pré­di­ca­teurs ont opté pour les homélies dra­ma­tisées. Comme le précise Judit Kecs­keméti, ils ont introduit, dans leurs homélies, des récits, proches cer­tai­nement des apo­cryphes, pour mieux faire com­prendre la Parole de Dieu.
A l'opposé, explique Alexandre Olivar, Sévère d'Antioche refuse toute espèce de rhé­to­rique, tout usage de l'imagination et pré­sente la pré­di­cation comme l'acte commun du pré­di­cateur et des audi­teurs, tout entier centré sur la figure du Christ.
En passant cette fois de l'Orient à l'Occident, nous ren­con­trons les deux grandes figures d'Ambroise de Milan et d'Augustin d'Hippone. Si la pré­di­cation d'Ambroise nous est connue par l'intermédiaire d'Augustin qui en a été par­ti­cu­liè­rement marqué (Confes­sions V, 13, 23-??14, 24), para­doxa­lement nous ne dis­posons aujourd'hui que de quelques homélies d'Ambroise. L'article d'Hervé Savon pré­sente l'avantage de réa­liser un état de la question et d'étudier la Lettre à Constantus, qui est le pro­gramme de pré­di­cation d'Ambroise. Il fait éga­lement res­sortir que, d'après Ambroise, l'évêque est l'homme de la parole, celui qui a le courage de parler, lorsque parler est périlleux. Mais il ne parle pas de lui-??même : il a d'abord reçu du Christ l'eau vive et son coeur devient à son tour une source dont découlent des fleuves (p. 36).
C'est éga­lement de cette manière qu'Augustin conçoit sa tâche de pré­di­cateur. Isa­belle Rochet reprend la belle expression de « semeur des mots de Dieu »(p.53) pour la définir. Elle rap­pelle éga­lement le caractère chris­tique de la pré­di­cation en reprenant celte image : « Les pré­di­ca­teurs montent en contem­plant le Christ, ils des­cendent en le prê­chant , ils montent vers le Christ-??tête, ils des­cendent vers le Christ en ses membres. De la sorte, ils ne s'éloignent jamais du Christ et, puisque le Christ parle en eux, tout comme il est présent dans leurs audi­teurs, Augustin n'hésite pas à dire que Le Christ s'évangélise lui-??même (ln Ps 74, 4). »
A partir de ces quelques pers­pec­tives, force est de constater que les Pères ont été des pion­niers dans le domaine de la pré­di­cation, comme ils l'ont été dans celui de la liturgie, de l'exégèse, de la dogmatique…

Marie-??Anne Vannier








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