Apocryphes : le terme demande à être défini, et, d'abord, dégagé des interprétations dépréciatives qui en ont parfois été données. Il n'est pas aisé non plus de déterminer les textes, oeuvres anonymes à la tradition manuscrite souvent complexe, qui peuvent être regroupés sous ce nom. Ce numéro privilégie les Actes apocryphes. Comme le texte canonique des Actes des Apôtres, ces oeuvres attestent la nécessité pour les premières communautés chrétiennes de raconter les événements fondateurs de leur foi. Les récits des miracles et des guérisons opérés par les apôtres abondent dans les Actes apocryphes de Pierre, d'André ou de Thomas, datés de la fin du Ile ou du Ille siècle. Mais ils font place aussi à des éléments liturgiques et la réflexion théologique qu'ils proposent, sur le pouvoir des apôtres ou sur les exigences de la vie chrétienne, apporte un éclairage important sur les traits propres de la communauté qui fait usage de tel ou tel de ces récits.
Les parallèles possibles avec des textes juifs ou païens de la même période nous introduisent en outre dans cet univers antique où merveilleux, magie et pouvoir de guérison tiennent une grande place.
Les études sur les apocryphes connaissent aujourd'hui un grand renouveau et leur diffusion à un public plus large est également assurée - signe d'un intérêt toujours présent pour les origines du christianisme.