Le parfum évoquerait davantage le luxe, la sensualité ou la futilité que le spirituel. Et pourtant, voyant combien pour les peuples d'Orient, parfums, baumes, aromates, encens sont profondément inscrits dans leur culture, ne nous étonnons pas s'il en est de même dans la Bible. Les senteurs ne sont pas faites uniquement pour l'agrément du corps. On y découvre que les parfums entretiennent avec les dieux des rapports organiques, charnels, humoraux. Quel rôle jouaient la myrrhe, l'aloès, le nard, le cinnamome et tant d'autres ? Saint Augustin lui-même recourt dans ses Confessions à l'odorat pour dire l'indicible du divin : « Tu as embaumé, j'ai respiré et, haletant, j'aspire à Toi. Les parfums sont bien une porte ouverte sur le mystère.