Nourrir l’optimisme collectif
M. Yacouba Sawadogo, agriculteur burkinabé, partait de loin : son exploitation avait souffert de terribles sécheresses. Cette situation catastrophique l’a poussé à remettre au goût du jour une technique utilisée par des paysans locaux depuis des siècles en l’innovant. Son idée fut d’ajouter du fumier dans les trous creusés (plus gros) auprès des racines pour y concentrer l’eau des pluies, tout cela malgré les fortes dissuasions de ses pairs. Non seulement la concentration d’eau et de fertilité augmenta le rendement des cultures, mais des pousses d’arbres (provenant de graines contenues dans le fumier) sont apparues au milieu du mil et du sorgho. Cette technique a régénéré la terre dégradée, mettant sa famille à l’abri de l’insécurité alimentaire. Son champ est presque devenu une forêt (le bois est vendu pour le chauffage et la construction, les arbres servent à la pharmacopée) et, suivant son exemple, ses voisins du Niger et du Mali ont transformé des centaines d’hectares semi-désertiques du Sahel en terres plus productives. Belle parabole pour ces temps inquiets ! Nous avons besoin d’entendre de telles histoires [1] de réussites personnelles, familiales, collectives. Nous avons besoin de héros du quotidien qui vont chercher en eux-mêmes des solutions à leurs problèmes et à ceux de la planète. À leurs côtés, les croyants sont spécialement conviés à cultiver la confiance, la créativité et la joie communicative. Car ils sont, avant tout, des semeurs d’espérance.
Chantal JOLY et Émilie TÉVANÉ
Source : Article « L’heureux hasard qui a fait reverdir le Sahel », Mark Hertsgaard, Manière de voir N° 136 août- septembre 2014.
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