La morale à la Une
Alors que le ministre français de l’Éducation nationale prépare l’introduction d’un enseignement de « la morale laïque » pour la prochaine rentrée scolaire, voici que la classe politique n’a à la bouche que les mots de « morale », « moralité », « moralisation de la vie politique » suite au scandale provoqué par le ministre du Budget chargé de lutter contre les fraudes et cependant fraudeur lui-même.
Si « morale » fait ringard et que l’on préfère le terme d’« éthique », qu’elle soit qualifiée de « laïque » ou de « chrétienne », cela ne change en rien le fond du problème. Quels critères guident notre jugement, quelles balises plaçons-nous, quels interdits acceptons-nous, quelles valeurs vivons-nous ? Et surtout, allons-nous jusqu’à mettre nos paroles et nos actes en cohérence avec ces choix nécessaires ?
Face à l’argent, au pouvoir, au sexe, nous sommes tous confrontés à des dilemmes qui se dressent sur nos parcours personnels. Face au progrès de la bioéthique, à la mondialisation économique et financière, à la pression de la société de consommation et aux dégâts écologiques, nous ne pouvons plus raisonner uniquement en termes de comportement individuel.
À chacun sa conscience. Certes, elle est l’ultime lieu de décision, mais elle n’en a pas moins besoin d’être éclairée. Et toutes les lois de moralité peuvent bien être votées, encore faut-il accepter de ne pas chercher à les contourner. Si la morale met en œuvre des normes, c’est pour permettre un « vivre ensemble » juste et harmonieux, pour que l’homme et la société soient et deviennent plus humains. Une fois de plus, facile à dire, plus difficile à vivre. Mais possible. Les réflexions et témoignages du dossier de ce numéro l’attestent avec force et conviction.
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