Heureuse différence.
Il est rarement un sujet qui concerne autant de personnes ; par ce dossier sur le rapport homme-femme, c’est l’ensemble de l’humanité qui peut s’y refléter. Mais sommes-nous conscients de cette différence dans nos esprits, nos corps, nos sensibilités… dans le sens de se réjouir et faire fructifier cette diversité qui mène à la complémentarité quand elle est bien vécue ? Les hommes aiment prendre des responsabilités, « en découdre », ont besoin d’une assistance pour les détails ; les femmes sont hypersensibles, capables de gérer famille, travail et vie personnelle… pourra-t-on sortir de ces poncifs ? Pourra-t-on envisager qu’un homme soit à l’écoute et patient ? Acceptera-t-on une femme meneuse de pro- jets (et d’hommes…) ? Par-delà les clivages de rôles, il est un chemin que ce dossier se propose d’emprunter, celui de la fécondité d’un faire ensemble et d’un être ensemble, au-delà de la situation spécifique du couple : hommes et femmes au coude à coude pour travailler à plus d’humanité.Quelle rencontre possible, quelle relation possible, hors du champ amoureux ? Il est intéressant de constater qu’il existe peu d’exemples, de modèles dans le champ laïc d’une réelle amitié homme-femme. Même dans le champ religieux, la pratique de l’amitié et la confiance bâtie par un travail ensemble sont aussi limitées aux grandes figures – pour ne citer que François et Claire d’Assise – car l’Église catholique, par sa structure hiérarchique, réserve aux seuls hommes prêtres la direction de l’institution Église. En ces temps où les assemblées de nos églises sont sou- vent composées d’une grande majorité de femmes, on peut s’interroger sur le mode de « représentativité » qu’il serait peut- être impérieux de trouver au sein de l’Église catholique pour laisser, non pas la parole à une soi-disant majorité silencieuse (on en resterait à une opposition), mais pour découvrir la puis- sance, la joie, la fécondité d’une mise à l’œuvre ensemble, à égalité. Qui sait si l’action de l’Esprit Saint ne s’en trouverait pas revigorée ? Tout comme nos vies associatives et nos engagements au service de la cité. Les conquêtes sociales ont bien abouti à la juste reconnaissance du droit de vote pour les femmes et à la parité en politique. Un nouveau défi se présente à notre société : une même voie à deux voix.
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