Douceur envers soi-même
« Je te dis que ce n’est pas moi le loup-garou ! » Assise à ma droite, elle me fixait, l’air sincère, ne sachant que dire pour me convaincre. À ma gauche, il embrayait calme et sûr de lui : « Mais si c’est elle ! ». Ce petit jeu dura une éternité, jusqu’au moment où je me décidais à accuser… la mauvaise personne ! Mon visage vira au cramoisi. C’était la honte de réaliser combien j’avais été influençable. Ce souvenir désagréable remonte d’une fameuse partie entre amis des Loups-Garous de Thiercelieux. Un autre plus sympathique est évoqué par une collègue, une bataille – de cartes – incroyable avec le fils d’une amie qui les avait amenés jusqu’au milieu de la nuit à se « disputer » chaque carte . « On était excités, excités ! Qu’est-ce que c’était drôle ! ». Nous avons tous dans nos valises des souvenirs marquants, joyeux ou éprouvants (surtout dans le cercle familial), de parties de jeux de société. Que reste-t-il, au final, si ce n’est le relationnel ? Se rencontrer, s’affronter, se confronter sur un autre terrain ; les masques tombant, les émotions s’exprimant de manière plus vive. Voilà ce qui peut expliquer l’engouement d’une activité dont la bonne santé économique (10, 4 % du marché du jouet, n°1 en Europe) et la vitalité créative (900 nouveaux jeux chaque année en France) sont révélatrices. Car aujourd’hui, même les adultes se prennent au jeu, avides de défis intellectuels, de nouveaux espaces de convivialité, de bon temps avec leurs semblables. Et ce, au-delà des frontières de génération, de culture, de couleur politique, de religion, de classe sociale. Nous avons donc tout et tous à gagner à investir le champ immense et riche des jeux de société. Profitons des vacances pour nous livrer à ces compétitions plus salutaires que jamais. Pour apprendre encore et toujours à vivre ensemble. Bon été à tous !
Émilie TÉVANÉ et Chantal JOLY
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