Se désarmer
« Je suis une personne traumatisée parce que je vis au milieu de personnes traumatisées. La misère s’installe du côté des Libanais et des migrants. La proportion des gens qui n’en peuvent plus, qui sont désespérés, augmente. On ne peut pas continuer comme ça ! » Cet appel au secours lancé par Roland Poupon, un Français qui a vécu plus de 46 ans dans les pays du Moyen-Orient, résonne encore en moi. Il interpelle les journalistes dans leur responsabilité à prendre conscience des injustices et des mensonges, et à en informer l’opinion. « Chaque peuple a le droit de vivre… en paix. L’unique solution aux problèmes des migrations est politique. Elle passe par l’arrêt de la vente officielle et non officielle des armes. » Mais que faire à notre échelle ? « Il faut arriver à se désarmer », lançait le patriarche Athénagoras1 . Se désarmer de la volonté d’avoir raison, de se justifier en disqualifiant les autres. Il continuait : « Je ne tiens pas particulièrement à mes idées, à mes projets. Si l’on m’en présente de meilleurs, ou plutôt non, pas meilleurs mais bons, j’accepte sans regrets. J’ai renoncé au comparatif. Ce qui est bon, vrai, réel, est toujours pour moi le meilleur. » À notre modeste échelle, nous vous invitons à travers ce dossier à retrouver la noblesse du débat politique, le plus dur peut-être car il touche aux valeurs communes, au projet de société et d’avenir que chaque peuple et chaque citoyen veut porter de l’avant. Nous formulons un vœu pour l’année 2017, celui d’une confrontation d’idées et de projets menée dans un esprit de sincère ouverture et surtout de respect des adversaires. Bonne route sur le chemin de la paix !.
Émilie TÉVANÉ et Chantal JOLY
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