Le devoir de s’intéresser
« Je considère que la laïcité n’a certainement pas pour fonction de nier le spirituel au nom du temporel, ni de déraciner de nos sociétés la part sacrée qui nourrit tant de nos concitoyens ». Cette petite déclaration historique n’émane pas moins que du président de la République qui rencontrait les évêques de France, le 9 avril dernier, au Collège des Bernardins à Paris. Qu’on soit macroniste ou macrophobe, difficile de nier qu’il s’agit d’un tournant dans les relations entre la République et l’Église qui toutes les deux « partagent cette mission de mettre les mains dans la glaise du réel ». « Et c’est souvent dur, compliqué, et exigeant et imparfait ». Si pour les catholiques de notre pays, les propos respectueux, bienveillants, flatteurs (« oui, la France a été fortifiée par l’engagement des catholiques ») du chef de l’État sont prometteurs, il faut entendre en contrepartie ses exigences. Car Emmanuel Macron a également invité les croyants à « s’engager politiquement dans notre débat national et dans notre débat européen ». Évoquant plus particulièrement l’actualité des États généraux de la bioéthique, il a déclaré : « le premier don que je vous demande est celui de l’humilité du questionnement, le don de cette sagesse qui trouve son enracinement de la question de l’homme et donc dans les questions que l’homme se pose ». Or c’est précisément ce à quoi l’épiscopat français appelle chacun. À entrer dans l’arène des questions éthiques. En faisant œuvre autant de citoyenneté que de responsabilité en tant que croyant, défenseur de la vulnérabilité. Alors lisez, questionnez, débattez !
Émilie TÉVANÉ et Chantal JOLY
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