Douceur envers soi-même
En voyage en Colombie en septembre dernier, le pape François a prononcé un discours fort devant les évêques réunis à Bogotá. « Je suis votre frère, désireux de partager le Christ ressuscité pour qui aucun mur n’est éternel, aucune peur n’est indestructible, aucune blessure n’est incurable. […] La Colombie a besoin de vous pour se reconnaître dans son vrai visage, chargé d’espérance en dépit de ses imperfections, pour se pardonner réciproquement malgré les blessures pas tout à fait cicatrisées. […] Je vous invite à ne pas avoir peur de toucher la chair blessée de votre propre histoire et de l’histoire de votre peuple. » Nous voilà bien au cœur du sujet de ce numéro de Nouvelle Cité qui porte sur le chemin du pardon. Combien de vies restent-elles bloquées, empoisonnées par la rancœur, la souffrance, le désir parfois de se venger ? Pourquoi est-ce que je n’arrive pas à lui – à leur – pardonner ? Parfois, tout simplement parce que je suis allé trop vite, que je n’ai pas franchi les étapes psychologiques et spirituelles nécessaires pour aboutir à un pardon authentique qui libère et guérit. Ne pas avoir peur de ses blessures, les reconnaître, les partager, leur trouver un sens est l’une de ces étapes que le pape a justement évoquées dans son discours aux évêques. Il va plus loin : « Le Christ est la parole de réconciliation écrite dans vos cœurs et vous avez la force de pouvoir la prononcer dans le cœur des personnes, dans le secret sacré de leurs consciences… » Pour les croyants, en effet, reste la prière lorsque tout pardon semble impossible. En ce début d’année, souhaitons-nous donc la grâce de nous réconcilier. D’abord avec nous-mêmes, avec ceux qui ont pu nous offenser, avec Dieu pour certains.
Émilie TÉVANÉ et Chantal JOLY
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