Les défis du vieillissement.
« Je veux bien vieillir mais pas être vieux. » Cette réflexion, qui se voudrait humoristique, traduit en fait une attitude schi- zophrène de notre société face au vieillissement. L’image de la vieillesse resurgit, tel un monstre du Loch Ness, par à-coups et de manière négative : hécatombe lors d’une canicule, maltrai- tance dans une maison de retraite, état grabataire au seuil de la mort… Ou alors, tout à l’inverse, dans les magazines et publi- cités, les « vieux » doivent « faire jeunes », être dynamiques… et consommer. Comme s’il y avait une peur de fond, un déni de pouvoir vieillir « normalement ». Les progrès des sciences et de la médecine, de la qualité de vie et de soins, font que la majorité des personnes qui vieil- lissent vont bien de nos jours. Certes, les forces diminuent, l’esprit n’est plus aussi vif, la maladie d’Alzheimer frappe tou- jours plus avec l’avancée en âge… Autant de réalités à prendre en compte autant au niveau de la personne – et de l’attention à lui porter – que de la société, qui se doit d’être solidaire avec toutes les générations. Gérontologues, psychologues et autres spécialistes du grand âge sont unanimes sur les conditions du « bien vieillir ». Outre l’exercice physique et mental, l’ouverture d’esprit, le fait de se rendre utile malgré ses limites, des liens amicaux voire affectifs entre générations, une vie sociale véritable remède anti-solitude, et même une vie spirituelle qui donne du sens aux épreuves et souffrances… Il ne s’agit pas tant d’ajouter des années à la vie mais bien de la vie aux années. Tel est le fil conducteur du dossier de ce numéro Bien vieillir, ça s’apprend… à tout âge.
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